Enfants en vacances sans portables ni MP4
1968
"LES JOLIES COLONIES DE VACANCES..."
(air connu)
Cela pouvait être aussi un séjour en "maison d'enfants"
Les années soixante (après 1960) ont vu le crépuscule des lieux de vie permanents pour enfants sur le massif du Vercors (à cheval sur la Drôme et l'Isère). Haut-lieu de villégiature et de vacances saisonnières pour tous les gosses (des villes surtout), le Vercors, avec ses villages à 1000 mètres d'altitude et son air vivifiant était le paradis des enfants!
J'ai personnellement eu le bonheur de vivre des séjours de quatre semaines en été, dans un de ces lieux privilégiés, entourés de prairies d'herbe grasse, de bois et forêts et de sonnailles amicales, non en tant que "colon" mais en tant que moniteur... Ce terme est désormais remplacé par "animateur".
Randonneur et (surtout) spéléologue, j'avais aussi, à mes dix-neuf printemps, la passion de l'enfance et du plein air. C'est donc avec enthousiasme que je dépannais un couple ami propriétaire d'une maison d'enfants, laquelle accueillait, outre des pensionnaires à l'année, des garçons et filles de 7 à 14 ans durant les vacances estivales. Mon groupe comptait huit gosses de 8 à 14 ans. Ces garçons, marseillais pour la plupart, découvraient la nature presque sauvage, les troupeaux comme voisins, les ballades entre champs et prairies, les jeux de "cow-boys et d'indiens" dans la forêt, la construction de cabanes - bancales et légères car j'ignorais le savoir-faire des scouts et il ne pouvait être question de froissartage...
Un moment fort marquait la journée: le gouter de "quatre heures"
Tranches de pain frais et barres de chocolat noir ou barrettes de pâtes de fruits venaient raviver l'énergie de toute la marmaille, pétillante de joie, de santé, de bonheur simple et sain. Le verre de lait glacé, aromatisé avec la grenadine rouge rubis ou la menthe vert pomme, conduisait tout ce petit monde au nirvana enfantin! En ballade, l'eau se substituait au lait mais la promenade le long des prés et les jeux sous les arbres humides valaient ce sacrifice gustatif.
La "partie de cartes" (mistigri ou belote marseillaise, cela va de soi) agrémentait les pauses, le cul dans l'herbe épaisse...
Pas de petits écrans dans les poches, pas l'obsession perpétuelle de demeurer "connecté", pas besoin de se sentir contraint de répondre à un texto... Les gosses, en ce temps vénérable, pourtant pas si lointain, avait encore accès au bonheur vrai: celui de vivre, de respirer, de sentir, d'entendre les oiseaux et les grillons, de cligner des yeux pour regarder un ciel d'azur jalousé par le soleil, ou d'imaginer mille formes étranges ou effrayantes dans les nuages qui traversaient leur paradis.
Choucas
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