Le sang du foulard

Le sang du foulard

Les enfants du bunker: très noir!

La Grande Menace (1952 Casterman) de Jacques Martin : première apparition du sympathique et courageux petit Jeanjean dans la série des Lefranc, en uniforme de louveteau. Les Enfants du bunker (avril 2011 Casterman) de Michel JACQUEMART est le 22ème tome des Lefranc : on y retrouve Jeanjean  (sensé avoir 12 ans) participant à un camp scout et le récit fait des scouts les personnages principaux...

 


 

 

Une BD plus noire

que les méandres d'un bunker

 

Pas déçu par la qualité générale des dessins et notamment  les décors et tous les accessoires et costumes d'époque des scouts , avec l'organisation matérielle de leur camp, etc.  Le graphiste (Alain Maury) a quelque mal à conserver l'homogénéité visuelle de ses personnages (ainsi, le petit Jeanjean - les retrouvailles - sensé avoir 12 printemps, se traine souvent avec un physique de 13 à 16 ans au gré des pages!). Des invraisemblances à vous couper le souffle dans des situations  (je ne parle pas de l'essence de la fiction) quant à l'irresponsabilité des chefs scouts du camp - la patrouille de nos jeunes héros est en vadrouille ou en déroute sans que nos chefs, qui brillent par leur absence, s'en préoccupent plus que ça... Hum! si un camp scout, c'était ça? "ça craindrait!" comme disent nos ados.

M'enfin! bravo pour la reconstitution du quotidien scout parfaitement documentée!

Quant à l'argument "fondateur":

plutôt scabreux  et de mauvais goût...

malaise... 

 

Au fil du récit, l'auteur du scénario (Michel Jacquemart) nous impose des leçons d'histoire "années cinquante" (guerres d'Indochine puis d'Algérie), en forçant sur les bons sentiments anti-coloniaux et anti-racistes aux relents de série B, aussi indigestes qu'infantilisants - et surtout qui parasitent inutilement la narration. Les dernières séquences sombrent dans un sordide morbide, avec tous les poncifs "des" genres (car Jacquemart nous concocte une drôle de cuisine, où il amalgame complaisamment plusieurs ingrédients parmi les plus infâmes). 

 

Une sorte d'anthologie des psychopathies...

 

Dommage, le mystère démarrait bien! Et malgré ses travers, l'album n'est pas dépourvu de charme et, durant sa première moitié au moins, réussit à nous captiver.

 

Choucas

 

Vignette extraite de l'album © Casterman



14/03/2012
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